FA12 – L’art de l’éphémère

2006, textes réunis par Bernard Lafargue

Dans la deuxième moitié du vingtième siècle, l’Occident a sensiblement basculé dans une culture de l’éphémère, dont la gamme de vaisselle “Éphémère de Lux by Starck” délivre la plus belle effigie. Il s’agit d’une révolution profonde et empreinte de toutes sortes de confusions tragiques et de perspectives hétérotopiques remarquablement fécondes. En quelques décennies, l’“image-flux” est devenue la chose du monde la mieux partagée. Ce nouveau régime d’“images-flux” favorise un goût pour le fugace, le jetable et le transparent, qui transforme le sujet cartésien, marchant avec assurance et certitude dans un monde ordonné selon des idées claires et distinctes légitimées par le Dieu vérace du Nouveau Testament, en un nouvel “homo bulla”, volage et nomade; un éphémère sans arrière-monde de rattrapage.

Comment interpréter une telle révolution? Faut-il penser avec les Cassandre du “No Future” que le monde occidental flotte sur les flux monétaires des actionnaires anonymes d’un Tao de pacotille, et sombre dans le nihilisme du “dernier homme” du Zarathoustra, que mettent en scène des écrivains à succès comme Houellebecq ou Easton Ellis sous la figure d’un pitoyable psychopathe? Ou bien avec les optimistes d’un mondialisme postcolonialiste et multiculturaliste que le chemin des églantines de Méséglise passe, le temps des murailles écoulé, par le chemin des cerisiers de Kyoto, dans un détour propre à concilier la sagesse du kairos à celle du satori?

  • ISBN : 2-908930-98-6 / ISSN : 1265-0692
    • Éditeur : PUP, Pau
      • Prix : 26€
        • 267 pages

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Disponible en ligne sur Persée