Décembre 2005, textes réunis par Bernard Lafargue
L’esthétique est-elle encore possible aujourd’hui? Aujourd’hui, c’est-à-dire après la fin de l’art, que Friedrich Hegel, dans le Berlin des premières décennies du dix-neuvième siècle, diagnostique comme “romantique” ou “chrétien”, et dont des penseurs aussi divergents qu’Adorno ou Danto prolongent l’agonie d’un petit siècle agonistique de téléologie moderniste, pour le faire se dissoudre dans un pluralisme anesthétique, déceptif ou risible, qui rendrait l’esthétique “dépassée”. Selon la perspective nietzschéenne de l’éternel retour, on peut aussi considérer que la fin de l’art moderne dans les Boîtes Brillo rouvre la boîte de Pandore d’un art pluraliste en son âge cosmopolite et pa(n)ïen, agité par les flux de “devenirs mineuritaires” (Mille Plateaux), et où le fait polémique majeur n’est pas tant l’absence de styles ou de critères que leur nombre infini; ce qui raviverait l’idée d’une esthétique plurielle.
Face au pluralisme inédit de l’art qui s’est fait jour dans les années soixante, l’esthétique est invitée à pratiquer son anabase, par-delà l’Æsthetica de Baumgarten, jusque dans ses sources philosophiques platoniciennes, pour redéfinir ses conditions de possibilité et redimensionner son champ d’investigation.
- ISBN : 2-908930-94-3 / ISSN : 1265-0692
- Éditeur : PUP, Pau
- Prix : 28€
- 313 pages
- Prix : 28€
- Éditeur : PUP, Pau